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Tendances démographiques EUROPOP2023 et leurs implications économiques pour la zone euro

Jun 20, 2023Jun 20, 2023

Préparé par Maximilian Freier, Benoit Lichtenauer et Joachim Schroth

Publié dans le cadre du Bulletin économique de la BCE, numéro 3/2023.

La récente pandémie de coronavirus (COVID-19) et l’afflux de migrants marquent les perspectives démographiques de la zone euro, avec des implications sur les perspectives économiques à long terme. Cet encadré passe en revue les tendances démographiques dérivées des dernières projections démographiques EUROPOP2023, publiées par Eurostat le 30 mars 2023. Ces projections couvrent la taille et la structure de la population de tous les États membres de l'UE pour la période 2022-2100. Les révisions des projections démographiques sont motivées par les changements récents dans les taux de natalité, les taux de mortalité et les flux migratoires. Compte tenu de l’horizon à long terme, les projections sont entourées d’un degré élevé d’incertitude. Cet encadré se concentre sur les révisions par rapport à la précédente mise à jour des projections démographiques, publiées en 2019, et sur leur impact sur les perspectives de croissance économique et la viabilité budgétaire dans la zone euro.[1]

Conformément aux tendances à long terme précédemment attendues, la population de la zone euro devrait continuer de vieillir et diminuer considérablement au cours des générations à venir. Selon les projections actualisées d'Eurostat, la population de la zone euro devrait diminuer de 4,5 % entre 2022 et 2100, soit 16 millions de personnes en moins, la baisse étant particulièrement prononcée dans certains pays (graphique A). En raison du vieillissement de la population, la baisse de la population en âge de travailler de la zone euro (personnes âgées de 15 à 64 ans) sera plus prononcée que celle de la population globale. Le nombre de personnes en âge de travailler devrait diminuer de 19 %, passant de 221 millions en 2022 à 180 millions en 2100. Cela entraînera une augmentation rapide du taux de dépendance des personnes âgées, de 34 % en 2022 à environ 51 %. en 2050 et 60 % en 2100 – soit une personne âgée pour trois personnes en âge de travailler en 2022 à un peu moins de deux personnes âgées en 2100.

Projections démographiques pour la zone euro

(indice 100 = population en 2022)

Source : Calculs des auteurs basés sur les données d'Eurostat. Notes : Perspectives démographiques basées sur les projections démographiques EUROPOP2023. La population totale correspond à la population au 1er janvier de chaque année, telle que rapportée dans la collecte annuelle de données statistiques démographiques d'Eurostat. Les « petits pays en croissance démographique » font référence à la moyenne pondérée en fonction de la population de la Belgique, de l'Irlande, de Chypre, du Luxembourg, de Malte, des Pays-Bas et de l'Autriche (les populations de ces pays devraient croître entre 2022 et 2100). Les « petits pays en perte de population » font référence à la moyenne pondérée en fonction de la population de l'Estonie, de la Grèce, de la Croatie, de la Lettonie, de la Lituanie, du Portugal, de la Slovénie, de la Slovaquie et de la Finlande (la population de ces pays devrait diminuer entre 2022 et 2100).

La pandémie et l’afflux de migrants ont affecté les perspectives démographiques de la zone euro par rapport aux projections démographiques pour 2019 de différentes manières, avec un impact net positif. La population de la zone euro, y compris la Croatie, devrait passer de 347 millions d’habitants en 2022 à un pic de 355 millions en 2041, soit quatre ans plus tard que prévu. La population de la zone euro devrait désormais être 0,7 % plus importante en 2025 et 1,4 % plus importante à l’horizon 2050 que prévu précédemment. L’essentiel des révisions des tendances démographiques s’explique par une immigration nette beaucoup plus forte, en provenance d’Ukraine et d’autres pays (graphique B). La migration nette devrait se normaliser d’ici 2025, mais rester légèrement supérieure au niveau des estimations EUROPOP2019 tout au long de l’horizon de projection.[2] Comme la plupart des migrants sont en âge de travailler, cela tend à atténuer les pressions démographiques sur l’offre de main-d’œuvre et les finances publiques. Dans le même temps, la pandémie a considérablement augmenté le taux de mortalité dans les pays de la zone euro, en particulier chez les personnes âgées.[3] Ces évolutions compensent les effets néfastes de la pandémie sur les taux de fécondité dans la plupart des pays.[4] Compte tenu de toutes les évolutions récentes, le taux de dépendance des personnes âgées devrait s’améliorer de 0,6 point de pourcentage d’ici 2025 et de 1,4 point de pourcentage (à 51 %) d’ici 2050 par rapport aux projections de 2019. Certains pays de la zone euro ont davantage bénéficié que d’autres de ces évolutions démographiques récentes (graphique C).[5]